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Bulletin d'Informations Météorologiques
Par Aurélien lundi 28 mai 2012, 14:57

BIM n°23 du 28 mai 2012

Valable jusqu'au 7 juin 2012

 

Vers une fin de semaine plus fraîche et plutôt perturbée...

 

Une des caractéristiques du printemps est l'alternance du temps (remontées temporaires d'air plus chaud, mais aussi des descentes d'air frais). Le printemps c'est aussi la mise en place de conditions transitoires parfois assez longues en raison d'un vortex polaire très affaibli. C'est ainsi que depuis quelques jours, la France se situe dans un régime de temps très mou, sans véritable anticyclone ni sans véritable dépression à proximité. En effet ces grands centres d'action qui régissent le temps sont éloignés de nos contrées.

Comme illustration, nous vous proposons d'analyser la situation actuelle à l'aide d'une image satellite et des champs classiques qui caractérisent la situation synoptique (géopotentiel et température à 500 hPa, pression au niveau de la mer). L'image ci-dessous à gauche représente la composition colorée reprojetée en stéréo-polaire, datée de ce 28 mai 2012 à 9h TU (11h locales), issue du site météo-spatiale ; et l'image ci-dessous à droite représente les champs à 500 hPa et au niveau de la mer prévus par le modèle GFS (run du 28/05/2012 de 0h TU), pour ce 28 mai 2012 à 12h TU (14h locales) :

La France se situe donc actuellement sous un col anticyclonique d'altitude, entre deux système dépressionnaires : l'un sur le proche Atlantique, avec trois dépressions de surface bien identifiées (D1, D2 et D3), et l'autre sur l'Europe centrale, avec une dépression de surface identifiée (D4). Notre col anticyclonique, qui marque la frontière entre ces systèmes, est relié à un puissant anticyclone de blocage (A) centré au sud de l'Islande. Ce blocage chaud de haute latitude a pour effet de dévier les systèmes dépressionnaires de leur trajectoire classique (il dévie en réalité le courant jet favorable à la cyclogénèse). Par conséquent la masse d'air est relativement douce sur le pays grâce au flux de sud installé à l'ouest, alors que les descentes d'air plus frais concernent plus le nord de l'Europe et l'Europe centrale. On remarque également un important vortex centré au niveau du pôle, au nord des pays scandinaves (grosse tâche bleue sur la carte du champ de géopotentiel à 500 hPa), et un autre moins marqué situé sur le nord du Canada. Ce sont ces deux morceaux de vortex que l'on surveillera avec attention durant les prochains jours...

En surface cependant, le champ de pression est actuellement très mou sur le pays, sans gradient marqué. Cette situation de marais barométrique est propice, comme nous l'observons depuis maintenant quelques jours, à la formation d'orages localisés, au déplacement assez lent compte tenu de l'absence de flux marqué à tous les niveaux.

Cette situation va se prolonger dans les trois prochains jours, mais l'instabilité de la masse d'air devrait être moins marquée que durant ce week-end de Pentecôte.

Mais jeudi 31 mai 2012 verra un petit changement de temps sur le territoire français. En effet le vortex nord-européen (en bleu foncé sur la carte précédente) va s'abaisser et forcer l'anticyclone islandais à se rétracter et à s'isoler encore un peu plus. Un flux de nord à nord-ouest devrait alors s'installer sur le nord de l'Europe. Les deux principaux modèles (GFS et ECMWF) sont en parfait accord : voici les champs prévus par ces modèles pour la nuit de jeudi à vendredi prochain (vendredi 1er juin 2012 à 0h TU (2h locales)), avec la sortie GFS à gauche et ECMWF à droite (runs de 0h TU).

 

C'est donc un flux de nord-ouest plus dynamique qui va concerner notre pays, en particulier le nord et l'est de la France. Les deux sorties de modèle montrent un petit talweg d'altitude sur l'est du pays, associé à une petite anomalie de tropopause. La carte du modèle ECMWF montre une anomalie beaucoup plus marquée que celle du modèle GFS. A l'échelle de la France les deux modèles ne sont donc pas tout à fait en accord. Dans tous les cas, avec le passage de cette anomalie de tropopause, que l'on retrouve chez GFS mais avec une profondeur moindre, une dégradation devrait intéresser le nord et l'est de la France jeudi 31 mai, avec à la clé des pluies sous forme d'averses et probablement des orages.

A l'arrière la masse d'air va nettement se refroidir, et le flux restera orienté au nord-ouest jusqu'au samedi 2 juin. Les températures vont donc perdre plusieurs degrés en deux jours, comme le montrent ces cartes de température à 850 hPa (env. 1500 m d'altitude) prévue par le modèle GFS (run de 6h TU ce 28/05/2012), pour jeudi 31 mai 2012 à 0h TU (gauche) et samedi 2 juin 2012 à 0h TU (droite) :

 

Ainsi, avec la mise en place d'un flux de nord, nous devrions perdre plus de 10°C au niveau 850 hPa dans les régions du nord et du nord-est, avec par exemple dans le Nord et les Ardennes une température prévue par GFS de +8°C jeudi puis -3°C samedi... ! Plus au sud en revanche, le refroidissement sera moins important, notamment dans le sud-ouest et près de la Méditerranée.

Pour le reste du week-end prochain, premier week-end du mois de juin, une dégradation pourrait intervenir par le sud du pays. Cela s'explique avec les cartes issues des deux principaux modèles, ci-dessous pour lundi 4 juin 2012 à 0h TU (GFS run du 28/05/2012 de 5h TU à gauche, ECMWF run du 28/05/2012 à 0h TU à droite) :

 

Une petite anomalie d'altitude, en provenance du système atlantique, devrait circuler sur l'Espagne et se diriger vers l'Italie, provoquant un forçage au sein d'une masse d'air encore doux en basses couches. Avec la présence d'air plus frais sur la moitié nord du pays, cette con jonction d'éléments devrait favoriser un épisode pluvio-orageux potentiellement marqué sur la moitié sud de la France dimanche 3 et lundi 4 juin 2012. Les deux principaux modèles sont donc en accord, malgré quelques réglages fins de dernière minute qui devraient se faire dans les prochains jours. En effet en fonction de localisation et de la profondeur de l'anomalie, ce ne sont pas les mêmes régions qui sont susceptibles d'être touchées. Dans tous les cas, le Midi de la France semble le plus exposé à cet épisode perturbé.

Enfin pour la semaine prochaine, les modèles semblent s'accorder sur l'approche de la goutte froide isolée sur l'océan Atlantique, visible sur les cartes précédentes. Elle devrait provoquer sur la France une remontée de hauts géopotentiels, et donc d'un air très doux d'ici le milieu de semaine prochaine. Analysons les prévisions issues des deux mêmes modèles pour jeudi 7 juin 2012 à 0h (ECMWF) ou 6h TU (GFS), dans leur version ensembliste (moyenne des scénarios de la sortie ensembliste). La carte de gauche présente le champ moyen GFS et celle de droite le champ moyen ECMWF :

 

Les deux modèles convergent vers la même situation suprasynoptique, avec un blocage chaud d'altitude toujours en place sur l'océan Atlantique nord, et un vortex centré au nord des îles britanniques et en Mer de Norvège. En revanche en s'approchant de la France, on remarque de subtiles différences, avec notamment une goutte froide qui ressort assez bien chez GFS, placée sur le proche Atlantique. La courbure du flux est plus anticyclonique chez GFS. En revanche la moyenne de l'ensembliste ECMWF montre une anomalie plus vague, sous la forme d'un talweg d'altitude grande envergure. Ce type de signal indique qu'il doit y avoir plusieurs scénarios ECMWF ressemblant à ceux de GFS, à savoir un minimum d'altitude sur le proche Atlantique. L'ensembliste ECMWF indique donc un flux à courbure plus cyclonique. Dans les deux cas, la masse d'air qui recouvrira la France, et notamment une grande moitié sud-est, sera très douce et potentiellement humide avec la proximité de cette goutte froide ou talweg. Il est donc possible qu'en seonde partie de semaine prochaine, le temps soit chaud mais de plus en plus orageux avec une dégradation marquée probable en fin de semaine si la goutte froide ou le talweg d'altitude progresse vers la France.

Pour terminer, nous souhaitions vous montrer que derrière ces cartes se cachent de fortes disparités. La moyenne des scénarios de l'ensembliste GFS montre donc, pour jeudi 7 juin 2012, une goutte froide sur le proche Atlantique. Mais cela n'empêche pas que les scénarios, issus de conditions initiales différentes, puissent être très différents. Voici pour l'illustrer deux scénarios extraits de l'ensebliste GFS, pour la même échéance :

 

Ces deux situations proposées sont donc sensiblement différentes, ce qui montre la forte incertitude liée aux conditions initiales, incertitude en partie liée au modèle lui-même (ici GFS). La situation de gauche ressemble assez fortement à la moyenne de l'ensembliste : il ne doit pas être le seul scénario à reproduire cette situation synoptique. En revanche la situation de droite est complètement différente, avec des centres d'actions quasi-inversés (anomalie basse à l'est de la France, et anomalie haute sur le proche Atlantique).

En conclusion, nous devrions connaître une période de temps plus chaud mais instable et potentiellement assez humide la semaine prochaine, au moins en seconde partie de semaine. D'ici là, les modèles auront évolué et nous aurons gagné en précision et en fiabilité pour ces échéances. La suite... au prochain BIM ;)

 

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