Ce texte vous est relayé sur Infoclimat via le blog "Chasseur de Tornades", carnet de bord édité par les professeurs de l'École Nationale de Météorologie.
Bonne lecture !
Dans les grandes lignes, quand on regarde la situation d'hier, on voit une dynamique d'altitude quasi-absente (pivote plus au nord). Cependant, au niveau des basses couches, 2 objets étaient impliqués : la ligne sèche à l'ouest Texas et un front chaud, voire front stationnaire (début de l'advection d'air tropical du Golfe du Mexique), vers la Red River.
Ces éléments sont facilement identifiables sur les différentes “mesoscales discussions” d'hier émises par le SPC. On remarquera donc :
pour la ligne sèche à l'ouest : nette différence d'humidité et de vent (S à l'avant et O à l'arrière)pour le front chaud : nette convergence autour de la Red RiverPour rappel, la ligne sèche est un élément fondamental séparant climatologiquement l'air chaud et humide advecté depuis le Golfe du Mexique et l'air chaud et sec provenant des hauts plateaux du Texas, Mexique et Nouveau-Mexique. L'air humide étant plus léger que l'air sec, cette ligne soulève l'air aussi efficacement qu'un front et est donc souvent à l'origine des orages.
La ligne sèche est symbolisée par les demi-coupelles de couleur marron.
Discussion 697 émise à 18 UTC
source : http://www.spc.noaa.gov
Discussion 699 émise à 20h33 UTC
source : http://www.spc.noaa.gov
Discussion 700 émise à 20h51 UTC
source : http://www.spc.noaa.gov
Sur les développements observés, on voit bien les 2 influences et finalement bien plus d'activité sur le front stationnaire.
source : http://gis.ncdc.noaa.gov
Néanmoins, dans la partie sud de la ligne sèche, une très belle supercellule s'est développée, avec un très net mésocyclone sur le radar doppler (dipôle de couleur entouré)
source : http://weather.rap.ucar.edu
Enfin, pour revenir à la zone de la Red River, les profils verticaux du CEP sont effectivement très limite pour les tornades : le cisaillement vertical est très marqué dans les 1ers niveaux et plus limité sur une plus grande épaisseur. Cela entraîne donc peu de supercellule, mais un bon potentiel pour les tornades (d'autant plus que le niveau de condensation est bas).
Michaël Kreitz (équipe ENM)