Les vents qui ont dépassé les 240 km/h lorsque Dennis a balayé les Caraïbes (alors de catégorie 4) n'atteignaient « plus que » 195 km/h en s’approchant des côtes américaines, ce qui en faisait un ouragan de 3ème catégorie sur l'échelle Saffir-Simpson qui en compte cinq. Sa capacité de destruction équivalait à celle d'Ivan, qui a fait 25 morts en septembre 2004 et occasionné des dégâts évalués à 14 milliards de dollars.
Dennis s’est ensuite regonflé en passant sur les eaux chaudes du golfe du Mexique, vitale pour son fonctionnement, et a vite grimpé en puissance pour atteindre la catégorie 4 au large des côtes de la Floride. Ceci a forcé les autorités à prendre des mesures radicales. Ainsi plus de 1 Million de personnes ont été évacuées des zones les plus exposées de la Floride, de l’Alabama et du Mississipi. A Pensacola, les autorités locales avaient fait du porte à porte pour convaincre les habitants des côtes, réticents à abandonner leur maison, de suivre les ordres d'évacuation. Des stocks d’eau potable et de vivres ont été constitués en prévision dans des endroits stratégiques.
Les américains s’attendaient à vivre un enfer. En effet Dennis engendrait une puissance équivalente à Ivan au large des côtes. Comble de similitude, Dennis a emprunté le même parcours que le cyclone le plus destructeur des 10 dernières années. Les météorologues prévoyaient un cyclone très violent mais bonne surprise, en abordant les côtes du Nord-Ouest de la Floride, le cyclone Dennis a faibli très rapidement. Les vents passants de 195km/h à 100km/h. L'oeil du cyclone a atteint les terres américaines à 19h25 GMT dimanche en Floride, entre la plage de Navarre et celle de Pensacola, il se déplaçait vers le nord à la vitesse de 34 km/h. Dennis a tout de même fait une victime mais c'était avant qu'il ne touche terre. En entrant samedi dans le Golfe du Mexique, les franges du cyclone avaient balayé le sud de la Floride où une ligne à haute tension est tombée à Fort Lauderdale, tuant une personne.
A 03h00 GMT, lundi, Dennis était devenu une tempête tropicale perdant son statut de cyclone dont les vents ne dépassaient plus 80 km/h. Bien que le sud de la Floride n'ait pas eu à subir toute la puissance de Dennis, 100.000 foyers y étaient encore privés d'électricité dimanche matin. La plupart des coupures de courant se sont produites dans les Cayes de Floride et dans le sud de l'Etat.
Bien que Dennis soit rétrogradé en tempête tropicale, le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami va continuer à le suivre de près car il devrait pénétrer profondément dans les terres, jusqu'à 1.000 km au nord de Pensacola, provoquant d'importantes inondations et des tornades sur son passage.
A Cuba, où Dennis a frappé alors qu’il était classé catégorie 4 générant des vents de 240km/h, on s'employait à dégager les débris, les arbres déracinés, les lampadaires et les lignes électriques abattues par le cyclone. Une bonne partie du pays était privée d'électricité, y compris La Havane, la capitale, et Cienfuegos, ville de la côte centre-sud la plus touchée par Dennis. A l'échelle de Cuba qui a un des meilleurs systèmes de prévention contre les cyclones, le passage de Dennis s'est avéré exceptionnellement meurtrier en dépit de la mise à l'abri de plus d'un million et demi de personnes.
Suivant la trajectoire du cyclone Ivan, qui avait fait 25 morts en septembre dernier et occasionné des dégâts évalués à 14 milliards de dollars aux Etats-Unis, Dennis s'est avéré bien moins virulent. En Floride, 40.000 habitations n'ont pas encore été remises en état depuis le passage d'Ivan.