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Sommeillent en tout météorologue un esprit contemplatif, une sensibilité rare frottée à l'impermanence des flux, à la force indomptable des éléments. Le météorologue est un poète aussi vagabond que ces nébulons nomades qu'il poursuit de son esprit et de son oeil affûtés. Au bord de l'énigme, il s'interroge et sent combien il appartient à ce monde indomptable que les Grecs - les premiers météorologues - appelaient la Phusis (la Nature).
L'énigme du temps est sa question, son problème ; le temps qu'il fait, le temps qui passe et qui emporte dans ses vents contraires la fureur passionnelle d'une dépression et la quiétude bleutée d'un ciel sans nuage.
Dans sa conquête perdue d'avance pour la prévision, il découvre une sagesse de la dépossession, une leçon de hasard qu'aucune loi ne peut défaire. La météorologie est la science des poètes et des sages, de ceux qui ne croient plus en la vérité définitive et qui se laissent porter au gré du vent, trouvant dans l'arc-en-ciel ou sur les cimes recouverte d'une neige immaculée, une raison suffisante de se réjouir et de sourire à leur propre existence.
Portez-vous bien