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Bien bel éclairage sur les Pyrénées ce matin qui semblent respirer la neige de printemps. Les coteaux commencent à verdir et les arbres se parent doucement d'une fragile feuillaison.
La temporalité du végétal s'oppose à nos catégories volontaristes d'humains comme à notre rationalité. Il y a une sagesse dans cette lenteur, dans ce refus d'un empressement comme de tout forçage. Il suffit de laisser faire à la manière chinoise : cela "saisonne", cela se fait de soi-même en abandonnant la force vitale à elle-même.
Voilà pourquoi la splendeur blanche de ces neiges coruscantes surprend le regard du météorophile : deux temporalités se heurtent, celle des éléments météoriques voltigeant au hasard des flux, celle des vivants patients et soucieux de leur préservation.