« Retour à la liste des photographies
Parvenu au niveau du cirque d'Anéou, c'est un océan blanc qui se livre au regard du météorophile subjugué. Ici, le scrutateur serait tenté de parler d'un autre monde avec sa propre harmonie, sa circonférence, ses limites et ses pics identifiables. C'est évidemment oublier que sous l'apparente immobilité, tout se meut et se transforme, tout passe et se désagrège, tout se recompose indéfiniment comme cette eau qui court paisiblement jusqu'à l'océan pour d'autres circulations infinies. Le cirque d'Anéou ne fait pas monde, il renvoie à l'expérience cachée de l'im-monde (non pas de la laideur ce qui serait sottise en pareils lieux) mais de l'absence de fixité et de norme, de cohérence et de rationalité. Bref, découvrir ce qui ne fait pas monde, c'est rencontrer la nature dans son foisonnement incessant et son inventivité, c'est vivre intensément l'esthétique la plus haute et la plus véritable, au plus près du réel.