Après un hiver printanier, ce printemps 2019 qui arrive aux deux tiers prend des allures d'automne, tout du moins dans le domaine des intempéries. Il y a vingt jours survenait la première véritable séquence agitée de la saison, un épisode à l'issue miraculeuse (cf précédentes photolives) et se produisant dans une ambiance déjà automnale.
A l'approche du mois de mai, un nouvel épisode typiquement automnal survient sur la région en lien avec une imposante goutte froide transitant sur l'Espagne. Cette dernière entraine d'abord d'importantes remontées sableuses venues du Sahara, teintant le ciel d'une couleur ocre et provoquant des pluies de sables recouvrant toutes les surfaces d'une bonne pellicule.
Puis, en remontant vers le nord, la goutte froide réveille le marin qui martyrise la côte en soufflant à près de 100 km/h, entraînant une houle dont les creux atteignent 6 mètres et ravageant de nombreuses paillotes fraichement installées sur les plages. Pour terminer, un épisode Cévenol d'une intensité remarquable pour la saison, 200 mm sur le massif éponyme, se met en place aujourd'hui.
Comme souvent dans ce genre de configuration, il faut attendre l'arrivée du front froid pour espérer avoir quelque chose d'exploitable et sortir de la crasse maritime. La limite frontale se forme en milieu d'après-midi sur l'ouest de l'Occitanie et se matérialise par une étroite ligne orageuse. Je pars dans un premier temps en direction du nord-ouest de l'Hérault pour attendre son passage en fin d'après-midi. L'ambiance est crasseuse dans le secteur du Salagou où le marin souffle les nuages bas, dont les bases se situent à 200 m, sur le piémont par une température de 15 °C. Malheureusement, la ligne orageuse s'affaiblit en arrivant sur l'Hérault mais son approche se fait remarquer : en quelques secondes le vent tombe totalement, le ciel se nettoie et laisse place à un magnifique sillage turbulent. Peu de temps après, le vent bascule au nord-ouest, une pluie forte se met à tomber et la température s'effondre à 7 °C ! Je pars me repositionner à l'avant de la ligne, qui tend à s'immobiliser, sur le nord-est de l'Hérault et bascule de nouveau dans l'ambiance maritime. Totalement dépourvue d'activité électrique, il faut attendre le milieu de soirée, à la faveur d'un renforcement lors de sa lente progression sur le Montpelliérain, pour voir la lumière surgir.
Malgré des conditions optimales : placement parfait face à cette ligne étroite, intense et à régénération arrière, l'activité électrique reste sporadique (1 éclair/minute) et souvent caractérisée par des internuageux révélant les restes du sillages turbulent. Son passage sur notre position occasionnera une forte averse mêlée de petite grêle dans une ambiance glaciale avec la bascule des vents.
Il est temps que le véritable printemps arrive et les premières chaudes dégradations orageuses... marre de chasser en manteau !