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L'astre majeur tombe vers l'ouest, vers ces montagnes basques irradiées par la chaude lumière du crépuscule. Puis-je seulement me défaire de cet étrange sentiment de réalité que mon oeil reconstruit avec cette image ? Il est tellement difficile de sentir les forces astronomiques en présence et les distances invraisemblables qui séparent ces montagnes douces et notre étoile, elle qui semble pourtant se déposer à l'horizon pour une sieste nocturne dans une matrice de terre ou d'océan.
Mais, bien au-delà de notre atmosphère pénétrée de mille rayons obliques, le vide sidéral s'étale à l'infini ; cet infini nous parle : "Vois mieux, Camarade ! le soleil ne tombe nulle part ! C'est ton oeil qui te fait croire à l'unité. C'est cette image qui est trompeuse et qui ne dit rien de la réalité. Peux-tu seulement en avoir conscience ?"
Oui, je suis la victime consentante d'un simulacre crépusculaire. Et à mieux y voir, je ne saisis qu'une chose, c'est qu'il n'y a que des simulacres.
Portez-vous bien.
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