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Amis bonjour,
Le septentrional que je suis ne peut que s'étonner devant l'incroyable lumière qui baigne ces terres du sud. Mais ici, le verbe étonner doit être pris dans son sens fort, dans le sens météorologique que nous avons perdu sinon considérablement affaibli. S'étonner, c'est être frappé par le tonnerre, saisi par la foudre, comme suspendu devant l'incroyable spectacle de la nature. Secousse brutale, véritable harpon, l'étonnement stoppe l'allure ordinaire de la pensée et la jette dans une sorte de suspension incommode et déroutée.
Pour moi, la suspension est jubilatoire ; elle me projette vers des altitudes princières, que dis-je, royales, au sommet du Trône du Roi en vallée d'Aspe. Et là, autre étonnement majeur : l'étendue occidentale de cette vue qui se déploie ici jusqu'aux immeubles de Bayonne, à la côte basque en passant par le Rhune, le Pic d'Orhy (à gauche) et le Pic des Escaliers où j'étais hier. Le temps, la mémoire et l'espace se condensent en une image : de quoi se sentir commotionné.