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Je suis tourné vers le sud, vers ces sommets qui sont, pour moi, autant d'invitations à la déprise, à l'aventure, au dessaisissement. Mais de quoi faudrait-il se dessaisir ? De quel fardeau ?
Ce sud libère de la tentation grégaire, de l'habitude du clan, de la pesanteur sociale, de la civilisation qui alourdit sans cesse le pas de l'homme et le fixe à ses devoirs, à ses tâches multiples, à son travail.
Ce sud est la promesse d'un horizon délavé, d'une virginité renouvelée dans les plis indomptables du réel, d'une signature sans auteur. Là-haut, le pas ne demande rien et se contente de sa gravité. Il se laisse guider par la seule intuition, par l'élémentarité la plus pauvre donc la plus libre.
Cette gratuité est l'expérience d'un présent sans prix, sans mesure, esthétique pure, sensations aiguisées, insignifiance majeure !
La cime blanche et vibrante du Grand Barbat résonne comme un appel : le murmure rayonnant de la liberté retrouvée.
Portez-vous bien