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Les forêts de ces coteaux baignés de lumière ne dissimulent pas les géants qui barrent l'horizon de leur puissance verticale tranquille. Cette impassibilité de la montagne, cette immobilité apparente sont trompeuses car l'esprit de l'occidental se fixe sur l'instant qu'il croit éternel.
Partout, dans le silence inaperçu et les plis de la roche, opèrent les mouvements d'une nature dynamique que rien n'arrête. Le regard se fourvoie et adhère spontanément à la permanence fallacieuse des choses. Pourtant, le neige fond, la roche craque, les plaques tectoniques ne cessent d'ébranler et de façonner ces lointains.
Partout la mobilité oeuvre et déjoue le mirage dans lequel nous nous installons complaisamment. La beauté du monde est fugace et ne cesse de renaître indéfiniment sous l'oeil du météorophile fasciné.
Oui, comme le soulignait avec force Héraclite, "on ne descend jamais deux fois dans le même fleuve".
De gauche à droite : les Gabizos, le Moulle de Jaüt, le pic de Ger
Portez-vous bien.