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Orage spectaculaire de printemps en Périgord
PhotoLive, la météo en photos, en temps réel.
Creysse (24), France, altitude 87m
le vendredi 20 mai 2005 à 23h00
Orage spectaculaire de printemps en Périgord Creysse 2005-05-20T23:00:00+02:00
Photolive 4.550Évaluation globale (7 votes) :0etoile 1etoile 1etoile 1etoile 1etoile 0,5
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  • Date d'envoile 10/03/10, 00h33
  • AppareilLaboratoires FUJIFILM
    Digital_LFF
  • LogicielGIMP 2.6.6

Bonjour,

J'envoie avec un retard vraiment énorme ce cliché d'un impact de foudre multiple pris lors d'un magnifique orage en Dordogne.

Je vous livre ici le récit de cette nuit fabuleuse.

"La journée du Vendredi 20 Mai 2005 fut assez chaude durant l'après-midi, avec des températures de l'ordre de 28°C. A l'Ouest de la France, devait arriver un front froid, avec une baisse de ces tempérarures pour la fin de la semaine.
Nuages observés : le matin, plafond d'altocumulus floccus, certains présentant des élements bourgeonnant, indicateurs d'une certaine instabilité en moyenne altitude. Ces nuages disparaissent durant la journée et laissent place à ciel dégagé, parcourus de cirrus uncinus et flocus, restes d'anciens orages maritimes, poussés vers les terres par de forts vents d'altitude. Le soir, le plafond de nuages d'altitude se densifie à l'ouest, tandis que des cumulus fractus font leur apparition. C'est le signal que des orages se produiront avec une forte probabilité dans les heures qui suivent. De plus, je note un cisaillement de direction : les nuages d'altitude présentent un flux allant de l'O-N-O vers l'E-S-E, alors que les cumulus se déplacent franchement du S-O vers le N-E.

Cette soirée-là, je vais à mon club d'astronomie qui se réunit tous les Vendredi soir à Gardonne. Sur le chemin de l'aller, le Soleil se couche derrière les cirrus qui se sont densifiés, laissant apparaître une “colonne” de lumière, résultat de le réfraction des rayons du Soleil dans les cristaux de glace. Au retour, vers les 21h30 TU, le ciel est dégagé mais encombré à l'horizon Sud. La Lune gibbeuse (de 2 jours après le Premier Quartier), éclaire les nuages faiblement, ce qui est suffisant pour pouvoir identifier quelques cumulus, circulant dans un flux venant de l'Ouest-Sud-Ouest. De retour chez moi, sur les 21h45 TU, je met “Radiorage”, la station d'écoute de l'activité électrique orageuse (en fait les Grandes Ondes). Je découvre que celle-ci est présente, sans être toutefois elevée. Dehors, des flashs lumineux éclairent les bâtiments. Je sors afin de comprendre où se déroule l'activité électrique. Au Sud, quelques éclairs intranuageux. Je descend la petite rue pour avoir plus de visibilité à l'Ouest (car des arbres et des maisons me bouchent le champ de vision).
Et là, surprise. Direction S-O, un noyau orageux actif m'éblouit littéralement. Des impacts de foudre se produisent à intervales réguliers. La plupart des éclairs sont visibles et bien ramifiés. Il est alors 22h00 TU. Je reviens dans ma chambre récupérer mon matériel photographique pour tenter mes premières photos d'éclairs nocturnes. Je déniche un “spot” idéal, où aucun réverber n'éblouira la pellicule. Et c'est parti. J'oriente l'objectif 1.8/50 en direction du S-S-O. Diaphragme ouvert à 10, en pose B, avec un déclencheur souple.
Les impacts de foudre sont prédominants. Ceux-ci sont bien visibles, dégagés, long et ramifiés. Certains présentent une décroissance en chapelet ; c'est-à-dire qu'ils durent un certain temps (disons environ plus de 250 millisecondes) et s'éteignent progressivement, avec un canal électrique qui se divise en plusieurs petites boules qui disparaissent aussitôt. L'orage se rapproche et gagne en vigueur. Environ toutes les 10 à 15 secondes, une apparition électrique se manifeste. Pendant ce temps là, mon reflex Practika enregistre les impacts de foudre. Mais la pellicule arrive vite en bout de course. "M....! M.....! M.....! Non! Pas maintenant! Au moment où l'orage atteint son point culminant. Vite! La deuxième pellicule!". J'enroule la pellicule. Je cours chez moi, sous les flashs lumineux qui se font presque insolents, incessants. Je positionne la pellicule dans sa boîte et change de film à l'extérieur de ma chambre. Sous le stress, il faut m'y reprendre à plusieurs fois pour que le film s'enroule correctement. Je retourne à mon spot.
La Lune n'éclaire plus le paysage, masquée par les nuages ayant fait irruption. Je replante à nouveau le trépied et c'est reparti! Eclairs, foudre, illumintations internes, tout y passe. On ouvre l'obturateur. Patience. Un éclair se manifeste, pile en face de l'objectif. On referme, et on passe à la pause suivante.
L'orage se décale vers l'Est. En ombre chinoise, une colonne de précipitation se détache. Elle parait dense puisque les éclairs qui se produisent à l'arrière-plan sont pratiquemnt occultés par celle-ci. Du vent se lève. Les expositions sur la pellicule argentique se succèdent. Un bruit retient mon attention : de la pluie tombe. A en juger par le bruit bien net de chaque goutte, j'en déduis que ce sont de grosses gouttes. J'en reçois une. Elle m'a semblé drolement dure pour de l'eau liquide. Aussi, au "plic" sur les végétaux suit un "clac". De la gêle. De la grêle se met à tomber. J'abrite mon appareil photo sous un mouchoir en tissu et cours m'abriter, tandis que je me fais presque "mitrailler" par des grêlons, et que l'activité électrique semble atteindre son paroxysme.
Je trouve refuge sous un abri bus metallique. Je me dis qu'il ne serait pas bon de rester là, sous la foudre. Mais, fort heureusement, le noyau dur de l'orage passe plus au Sud. Je constate que les reverbers sont éteints, certainement à cause d'un impact dans la vallée.
La grêle finit par s'arrêter, en 5 minutes. Je constate maintenant que le plus gros de l'orage se situe maintenant vers l'Est. Je change de spot et choisi d'aller derrière les maisons de mon quartier, à l'abri des reverbers qui se sont rallumés (et chier!).
Je plante à nouveau mon trépied et recommence les poses photographiques. A présent l'orage s'éloigne. Deux noyau actifs sont présents : l'un vers l'E-N-E, l'autre vers le S-E. Pour augmenter mes chances d'attraper quelques éclairs, je bascule mon objectif d'un foyer à l'autre, ce qui paraît être assez efficace car, lorsqu'un foyer semble perdre de la vigueur, l'autre se réactive et vice versa. Mais à force, les éclairs longs et ramifiés du début laissent place à des décharges intra-nuageuses de plus en plus lointaines. Je décide de m'arrêter là pour les pauses. Un oeil au compteur : 22 poses. Plus les 10 de la première pellicule, cela fait 32. Pas mal pour un début. Espérons que le développement des films soit à la hauteur du résultat attendu!
Je reviens chez moi et dans ma chambre. Il est 23h30 TU. Je viens de vivre 1h30 d'orage intensif, et cela faisait longtemps. Vivement les prochains orages de cet été...et une nouvelle campagne photos en perspective!

Plus tard, début Juin, je peux enfin récupérer les deux pellicules développées. Le résultat est plutôt bon. A part quelques poses surexposées et bruitées, je suis assez satisfaite du résultat."



copyrightCette photo n'est pas libre de droits et reste la propriété de son auteur.

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