AUJOURD'HUI :

Deux éléments majeurs sont toujours présents depuis le bulletin de la semaine dernière :
- des hauts géopotentiels (couleur violette) centrés entre Algérie et Sicile ;
- des bas géopotentiels (couleur verte) centrés sur l'Écosse.

Entre les deux, un faible thalweg (T) de petite amplitude et de grande longueur d'onde s'étire de l'Écosse à l'est des Açores.
De part et d'autre, une dorsale aval s'étend de l'Adriatique à la Finlande et au nord-ouest russe. Une dorsale amont s'allonge du sud des Açores à la mer du Labrador.

Sur la façade océanique du continent, l'écoulement est de d'ouest-sud-ouest.

En surface (lignes blanches), une dépression est positionnée elle-aussi sur l'Écosse.
Un chapelet d'anticyclones se prolongent depuis Terre-Neuve jusqu'aux confins de la mer Caspienne, en passant par la Méditerranée.

Entre les deux, le vent est d'ouest à sud-ouest vers notre nord-ouest et de sud à sud-est sur notre sud-est.

La masse d'air est estivale. L'isoligne 564 de l'épaisseur de la couche d'air entre les niveaux 500 et 1000 hPa marque des conditions globalement estivales. Elle traverse notre pays de Biarritz à Genève.
L'isoligne 546, printanière pour notre climat, plonge au mieux au large de l'Irlande. Plus au sud, l'isoligne 582, potentiellement caniculaire, s'étend de Carthagène à Naples.
On observe un dégradé climatologique assez traditionnel sur le pays.

L'humidité est présente autour de la dépression écossaise ainsi que des côtes d'Afrique du nord à la Scandinavie, sous la forme d'un triangle sur la carte ci-après (couleurs tirant vers le brun).
Cette langue humide indique en amont la présence d'un front froid depuis les côtes marocaines jusqu'au sud de la Suède. Ce front sert de guide à cette remontée chaude et très humide. Au sud, ce front est peu actif.
Une ligne secondaire aborde la Manche.

(Cliquez pour agrandir)

Cette nuit, des précipitations ont ainsi affecté le Royaume-Uni, l'Irlande et les côtes de la Manche d'une part, et le Massif central jusqu'au nord des Alpes, à l'Allemagne et à la Suède d'autre part. Elles s'évacuent rapidement vers l'Europe centrale.
En cours de journée, la ligne secondaire génère des averses sur les départements du nord-ouest.

Les températures matinales ont été globalement homogènes sur le territoire, plus douces près des côtes. Elles étaient une nouvelle fois tropicales (supérieures à 20°C) près de la Méditerranée et en vallée du Rhône. Les points de rosée se sont maintenus élevés : l'humidité relative est restée importante, hormis en altitude.

Cet après-midi, les températures sont basses près de la Manche, sous les nuages et les averses, inférieures à 20°C. Elles sont souvent proches de 25°C sur la moitié nord. Du sud-ouest au centre-est, elles évoluent entre 25 et 30°C. Elles dépassent largement ce dernier seuil sur les départements méditerranéens avec, localement, déjà plus de 35°C.
Dans le même sens, l'humidité, sous le prisme du point de rosée, est élevée près de la Manche, sous une influence directement océanique. Elle est faible du centre-ouest aux frontières du nord et de l'est, ainsi que dans l'intérieur de l'Occitanie. Elle demeure forte près de la Grande Bleue en raison des brises marines, surtout vers la Côte d'Azur, d'où un inconfort persistant et dont la durée invite à la vigilance.

ÉVOLUTIONS POUR LA SEMAINE :

Extension temporaire des conditions méditerranéennes sur le pays avant un retour des conditions anticycloniques d'origine océanique.

Le fond du thalweg T descendra plus au sud vers l'archipel des Canaries en début de semaine. De fait, l'écoulement en basses couches (au niveau 850 hPa, soit entre 1500 et 1600 m) virera de l'ouest au sud-ouest puis au sud.
Cet apport d'air très chaud, s'humidifiant sur la Méditerranée, donnerait des conditions à une dégradation orageuse du Massif central aux Alpes et au nord-est. La localisation et l'intensité ne sont pas précisément déterminées ; elles dépendent de l'avancée vers le nord des masses d'air saharien et de la courbure qui en résulte. La dégradation pourrait se situer plus au nord, du Centre à l'Allemagne.

Puis, dès mercredi, le courant océanique reprendra la direction du pays, à l'exception des régions méditerranéennes encore soumises à une masse d'air continental d'origine saharienne. En effet, les hauts géopotentiels nord-africains reprendraient les positions qu'ils occupent depuis quelques semaines.
Ce régime océanique, plutôt anticyclonique sauf près de la Manche et de la mer du Nord, garantirait la régression des masses d'air les plus chaudes hors de nos frontières et un temps généralement bien ensoleillé hormis des cumulus plus ou moins développés les après-midis.

Vers la fin de semaine, un thalweg atlantique aborderait le continent. Il y a encore de nombreuses inconnues sur ses caractéristiques, notamment son amplitude et sa longueur d'onde.

Voici les simulations du modèle américain GFS, du modèle allemand ICON et du modèle européen IFS dans leur cycle respectif 0z pour la dernière échéance de la semaine :

La quatrième image ci-dessus montre les différentes possibilités entrevues par l'ensemble d'IFS. Les bas géopotentiels apparaissent plutôt en bleu, les hauts géopotentiels en rouge. La profondeur du thalweg est incertaine.

Si le nord de l'Italie, la Suisse, l'Autriche sont copieusement impactées par des pluies orageuses, suivant les caractéristiques finales que prendra ce thalweg une partie centrale et sud de la France pourrait être exposée.
Cette hypothèse est minoritaire pour l'instant, elle n'est pas négligeable pour autant. Si elle se vérifie, les fortes chaleurs s'effaceraient, au moins temporairement, de l'extrême sud-est du pays. Dans le cas contraire, elles joueraient encore les prolongations dans un environnement sec (sans pluies).

Près des côtes de la Manche et de la mer du Nord, des perturbations plus ou moins affaiblies apporteraient également des précipitations.

En résumé :

Lundi et mardi, une orientation temporaire de l'écoulement au sud apporte une hausse des températures sur tout le pays. Les 30°C seraient dépassés partout, sauf près des côtes nord et nord-ouest. Les 40°C peuvent être franchis en Occitanie, en Provence, également en vallée du Rhône jusqu'au nord du Massif central. Des averses ou orages pourront se former sur un quart nord-est.

À partir de mercredi, la masse d'air saharien refluera vers la Méditerranée : les températures s'adouciront par l'ouest et le nord-ouest. Elle résistera près de la Grande Bleue.
Des orages d'évolutions diurnes pourront se déclencher près des Alpes et du Jura, du Massif central et des Pyrénées.

Pour la fin de semaine, de nombreuses incertitudes demeurent. Il pourrait faire globalement beau, excepté sur l'ensemble des reliefs où des orages sont très probables. Cependant, le temps pourrait aussi se dégrader avec une situation orageuse d'été.

Animation par pas de 24h sur l'ensemble de la semaine de l'épaisseur de l'atmosphère entre les niveaux 1000 et 500 hPa. Cette épaisseur donne la température moyenne de cette couche. Plus l'épaisseur est grande, plus l'air est chaud (l'air chaud tend à se dilater) et inversement. Ses évolutions illustrent aussi les différentes orientations de l'écoulement ainsi que les zones de gradient plus importants (fronts).
Le modèle GFS illustre cette semaine, entre hausse et baisse du mercure. À noter toutefois que l'intensité du refroidissement sur le nord du pays en fin de semaine est assez fort sur cette modélisation ; les autres modèles modèrent cette baisse.

Enfin, sauf durant les deux premiers jours, le dégradé thermique se maintiendra entre le nord-ouest du pays, plus frais, et le sud-est, toujours chaud.
La température du point de rosée, permettant d'estimer l'humidité par rapport à la température, est vue croître au début de semaine puis décroître. Elle est de même vue plus élevée au sud qu'au nord.
Dans ces conditions, plus bas sera le point de rosée par rapport à la température, meilleur sera le ressenti (« temps moins lourd »). En parallèle, plus bas sera le point de rosée, plus basses seront les températures matinales et plus hautes seront les températures maximales.

Évolution du point de rosée simulé par le modèle météorologique ARPEGE de Météo-France, cycle 6z :