Cet article est le premier d'une série qui suivra les aventures en Antarctique de François Gourand, qui amène dans ses valises une StatIC qui sera prochainement installée sur la base...
Bonne lecture !
Après un court vol d'hélico (moins de 2min), nous nous sommes retrouvés vers 16h30 vendredi 6 au coeur de la base. J'ai été accueilli par Christophe, un des collègues météo à la descente de l'hélico, je suis rentré dans le bâtiment séjour comme si je l'avais quitté il y a quelques mois, remarquant tout de suite les changements qui y ont été apportés il y a 3-4 ans, puis je suis allé à la station météo saluer Gaétan, le chef météo de la TA69. Plaisir de le voir en chair et en os, après avoir surtout correspondu pendant de longs mois par mail, même si on se connaissait déjà un petit peu avant son année à DDU. J'ai beaucoup aimé la lecture de son blog, richement illustrée, instructive, profonde parfois, qui a été justement récompensé.
Après avoir été poser mes affaires dans la chambre de Gaétan, que nous avons donc partagé les deux nuits suivantes, je suis allé faire un petit tour, seul, sur la base. L'impression de revenir "à la maison", incroyable, je n'aurais pas imaginé, à ce point. Globalement, rien n'a changé, même si c'est assez différent dans la nuance. Si on y réfléchit, il n'y a pas tant d'endroits que cela où on passe 13 mois de sa vie, qui plus est 13 mois sans bouger d'un rayon de 10-12km en gros. Tout ceci associé à des souvenirs assez forts, marquants, laisse une trace à vie… que je vais tenter d'enrichir avec d'autres visages dans les prochains mois.
Moment assez émouvant quand j'ai emprunté, depuis le séjour, la passerelle qui descend à l'abri côtier, la dernière que j'avais foulée en partant de DDU il y a 10 ans, me demandant si je reviendrais, un jour… J'ai repensé à l'effervescence triste de ce jour singulier, où je ressentais pourtant le départ comme une délivrance, aussi, car la place de notre TA59 n'était plus sur la base, en cette campagne d'été de relève par la TA60. Arrivé en bas, à l'abri côtier, encore englacé en ce 6 décembre, je nous ai revus, embarquant sur la barge, pour rejoindre l'Astrolabe, dans cet état d'esprit ambivalent, ce moment si particulier du départ...
Avec le déchargement intense pendant 48 heures des vivres stockées sur l'Aurora Australis, nous nous sommes retrouvés avec de nombreuses cages-palettes de vivres à stocker dans les différents magasins de la base, ce qui a donné lieu à des "manips vivres" qui mettent tout le monde à contribution. En rentrant ces cartons de vivres, on pense aux repas des 52 prochaines semaines, je revois aussi ces manips vivres hebdomadaires où nous sortions, presque par tout temps, les vivres nécessaires au cuisinier pour le menu de la semaine. Ca va revenir, également.
Petite photo du bâtiment dortoir des hivernants, le fameux 42, dont j'ai déjà commencé à déneiger un peu la passerelle vers le séjour, me rappelant les nombreuses heures passées au même endroit en 2009. Plaisir de retrouver "ma pelle" métallique en fonte, très efficace pour tailler les congères, même dures et glacées.
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