Le dernier week-end a en effet pris une inquiétante apparence estivale, avec la multiplication des départs d’incendie de forêt. Depuis plusieurs jours, le risque est considéré sévère, et même très sévère en certains endroits de la région Aquitaine, compte tenu des conditions météo. La végétation des étages inférieurs (fougères, bruyère) est en état de stress hydrique inhabituel pour la saison, et susceptible de propager des feux importants. C’est ainsi que plus de 500 hectares de forêts et de broussailles ont déjà brûlé depuis vendredi après plusieurs dizaines de départs de feux dans la région, nécessitant par exemple l’intervention de deux Canadair sur un incendie de quatre hectares de pins à Bousses (Lot-et-Garonne). Le plus important incendie du week-end a détruit quarante hectares de forêt, en bordure de la forêt de la Double à Saint-Barthélémy-de-Bellagarde (Dordogne).
C’est tout le Sud de la France qui connaît une inquiétude croissante concernant le risque d’incendie en ce début de printemps. Dans l’Hérault, les pompiers dénombrent 1200 interventions depuis le début de l’année, ce qui est déjà plus que sur toute l’année 2004. La cause la plus fréquente de ces incendies est l’écobuage (pratique agricole qui consiste en un nettoyage par le feu des fossés ou des abords des exploitations), et qui est en principe autorisé jusqu’à la mi-avril. Compte tenu de l’état de sécheresse, le risque avéré d’incendie a conduit un certain nombre de préfets à avancer la date de leur interdiction.