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Les orages ont révélé leurs potentiel de violence hier soir et cette nuit sur les deux parties du territoires ciblées par la vigilance orange.
Le Nord Ouest tout d'abord où l'essentiel de l'activité électrique s'est produite en mer.
Toutefois, tard dans la soirée et dans la nuit, ces orages et les pluies associées ont fini par se mouvoir vers la Normandie en traversant la région, en témoignent ces deux maginifiques clichés tirés de la rubrique Photolive et pris par Fabien Brumard à Etretat.
Ils ont apporté 56 mm à Ouesssant, 24 mm sur Quéménès, 21 mm à Trégunc, 20 mm à la Pointe du Raz, 41 mm au Cap de la Hague !
Dans le même temps, d'autres orages se sont mis en place du Limousin vers la Bourgogne. Ils se sont montrés ici particulièrement violents avec de grosse grêle et de violentes rafales de vent. La Corrèze, le Puy de Dôme, l'Allier et la Saône et Loire ont été les plus affectée comme en témoignent ces deux clichés.
Photo de Volvic prise par Benj63 dans le forum Infoclimat https://forums.infoclimat.fr/f/topic/56515-suivi-du-temps-sur-le-massif-central-juillet-2021/?page=44
Si les grêlons ont plus particulièrement ciblé la région de Riom et de Volvic dans le Puy de Dôme avec de nombreux dégâts matériel, plus à l'Est vers la Bourgogne, ce sont les rafales de vent qui se sont montrées très puissantes, jusqu'à 110 km/h à Chalons sur Saône et 134 km/h à Mont Saint Vincent. Avec ou sans grêle, les précipitations ont été là aussi importantes avec 73 mm à Ferrières sur Sichon (03), 53 mm à Saint Nicolas des Biefs (03), 39 mm à Randan (63), 32 mm à Paray le Monial (71) et à Saint Julien 39).
Ce matin, les orages ont frappé la Bretagne apportant de fortes rafales de vent, des chutes de grêle et une forte activité électrique. Les pluies, soutenues, ont été brèves, les cellules orageuses passant rapidement dans un flux de sud-ouest très dynamique.
Ce soir, la convection prend rapidement et s'organise sur le Finistère et la Normandie d'une part, et sur le Massif central d'autre part. Les nuages prennent de l'ampleur et l'activité électrique, signalée par des points, augmente, notamment sur le Limousin et l'Allier. (cliquez sur les images et cartes pour les agrandir)
En altitude, l'évolution de la situation durant l'après-midi est décelable sur l'animation ci-dessous. À 14h (12h UTC sur la carte), les orages de la matinée concernent encore le Finistère, les Côtes d'Armor et le Cotentin. Le flux d'altitude y est encore diffluent (barbulles du Jet à 250 hPa). À 17h (15h UTC sur la carte), les orages s'éloignent en Manche, ils quittent le nord de la Bretagne et du Cotentin. Le flux d'altitude s'accélère sur le Massif central. À 20h (18h UTC sur la carte), une nouvelle pulsion orageuse s'est organisée à l'ouest immédiat de la Bretagne. Sur le Limousin, le nord de l'Aquitaine et le nord du Massif central, les premiers orages éclatent et se dirigent vers le Centre, l'ouest de Rhône-Alpes, le sud de la Bourgogne. Ils sont violents. En altitude, sur ces secteurs, la diffluence est présente et des noyaux de divergence (lignes bleues) participent à la profonde convection en cours. Le fond de carte, représentant l'humidité vers 300 hPa (WV 6.2 µm), matérialise à la fois le déplacement de la GF en Manche et l'avancée de l'intrusion sèche en altitude (croissant plus sombre), boostant la convection, ce qui est collaboré avec l'imagerie radar qui s'active à l'est de la Gironde. L'imagerie radar provient de OPERA, fournie par EUMETSAT.
Altitude des sommets des nuages, à 22h45 (20h45 UTC) : les 12000m sont atteints sur le Massif central.
Imagerie radar de 18h30 (16h30 UTC) à 21h30 (19h30 UTC) : les orages sont mobiles sur le nord-ouest du pays ; plus au sud, ils sont moins mobiles et se régénèrent facilement.
Près du sol, les températures ont atteint une nouvelle fois des valeurs élevées tandis que l'humidité s'est progressivement invitée sur l'ouest du pays comme prévue, apportant du carburant à la convection.
La trajectoire de la GF associée aux noyaux de divergences dans un contexte diffluent semble se phaser avec les conditions de surface. La dépression en Manche pilote une advection chaude et humide sur son quadrant sud-est, aidée en cela par les remontées chaudes et humides de Méditerranée via la vallée du Rhône. Des lignes de convergence se dessinent en surface, associées à des cisaillements importants.
Les niveaux de CAPE sont très élevés, supérieurs à 2000 J/kg, montant jusqu'à près de 3000 J/kg.
Sur l'imagerie ci-dessus issue d'un algorithme d'EUMETSAT d'après les données satellitaires, les orages arrivent à maturité (lignes violettes) tandis que sur l'ouest et le sud-ouest du Massif central, les orages sont en plein développements et s'organisent probablement en un sustème plus vaste. Des supercellules ne sont pas exclues. Les orages s'organisent également du côté de la Bretagne.
Les orages vont s'intensifier du sud-ouest du Massif central au Centre et à la Bourgogne avant de gagner l'Île de France, la Champagne et la Lorraine.
Ils s'annoncent violents, avec des pluies intenses, de fortes rafales de vent voire des phénomènes tourbillonnaires, une activité électrique importante.
Des supercellules sont probables.
Sur le nord-ouest, les orages se manifesteront sur la Bretagne et le Cotentin, plus isolément des Pays de Loire à la Normandie.
En journée de samedi, les orages resteront forts sur les mêmes secteurs que la nuit, après une accalmie plus ou moins brève durant la matinée. Du Massif central aux Ardennes, à l'Alsace et au nord des Alpes, les orages s'accompagneront de rafales et de quelques chutes de grêle.
Ailleurs, des averses localement orageuses sont possibles de l'Occitanie aux Alpes et du Centre aux Hauts de France.
Près de la Manche, des pluies localement convectives se déclencheront dans l'après-midi après quelques orages matinaux.
Comme prévu, les premiers orages abordent la Bretagne par la pointe Finistère et par les côtes du Morbihan depuis ce matin. Les premiers ont éclaté en milieu de matinée, on en signale depuis sur Lorient, sur Belle Ile (où ils s'accompagnent de vent à 87 km/h), sur Hennebont, Trégunc, Guiler sur Goyen...
L'orage sur Hennebont (© Romain Le Goff)
Au préalable, la région a connu une nuit d'une douceur remarquable (dans la continuité des 3 nuits précédentes) avec au plus frais pas moins de 20.8°C sur l'île d'Yeu et Belle Ile, 20.3°C à Morlaix, 21.1°C à Camaret, 18.6°C à Rennes.
Épisode orageux estival fort à potentiellement violent impactant une grande partie nord du pays.
L'intensité potentielle de cet évènement (pluies et vents associés à des chutes de grêle et une activité kéraunique élevée) impose de rester vigilant sur l'évolution de la situation et de s'informer des bulletins d'alertes de Météo-France.
Ce jeudi est ensoleillé sur la France. Au maximum estival de la climatologie, environ 3 à 4 semaines après le solstice d'été, les températures sont chaudes et l'humidité est faible. On relève par exemple en milieu d'après-midi :
35.4°C et 36% d'humidité relative (HR) à Toulouse-Blagnac, 35.9°C et 23% d'HR à Orange-Caritat, 30.2°C et 25% d'HR à Lyon-Bron, 28°C et 42% d'HR à Strasbourg-Entzheim, 26°C et 46% d'HR à Lille-Lesquin, 30.9°C et 43% d'HR à Brest-Guipavas, 32.7°C et 31% d'HR à l'aérodrome de La Rochelle, 29.6°C et 36% d'HR à Bourges.
(cliquez sur les cartes pour les agrandir)
Cependant, la pression atmosphérique en surface commence à baisser et des voiles d'altitude apparaissent dans le ciel des régions de la façade atlantique et de de la Manche.
Toujours en surface, la situation se récapitule ainsi : des hautes pressions de la mer du Nord à la Méditerranée avec un ciel dégagé et des basses pressions relatives sur le proche Atlantique, au large de La Corogne, avec un front froid (ligne bleue dentelée) pilotant une remontée d'air chaud et très humide à l'avant.
En altitude, une dorsale s'axe du Maroc à l'Angleterre (rouge, Do), inhibant les développant nuageux et garantissant ce temps estival. La tropopause, surface semi-rigide entre la troposphère et la stratosphère est rejetée à des niveaux élevées (200 à 250 hPa, lignes PVU 1.5 violettes). Sur l'océan, une goutte froide (bleu, GF) s'isole des bas géopotentiels groenlandais tandis que la tropopause s'abaisse jusqu'à des niveaux de l'étage moyen supérieur (400 - 450 hPa), pilotant une accélération du Jet stream (vert). De plus, le front froid advecte à l'avant une remontée d'humidité subtropicale depuis le sud des Açores (beige et fond de carte clair indiquant les contenus élevés en eau en altitude par rapport aux fond sombre où l'humidité est moindre).
La GF se rapproche lentement de la France et se place dans les 48 prochaines heures sur l'ouest de la Manche. En surface, une dépression se creuse et précède la GF telle qu'illustrée ci-dessous par le modèle du NCEP américain :
Cet apport chaud et humide accompagne la déstabilisation de la masse d'air à l'approche de la GF. En complément, de profonds noyaux de divergence de hautes altitudes associées aux anomalies négatives de tropopause de la GF, sont susceptibles de fortement dynamiser le profil vertical. Ci-dessous, le modèle allemand ICON pour demain vendredi à la mi-journée opte pour un tel noyau (lignes blanches resserrées et « + ») sur la Bretagne dans un contexte de sortie gauche diffluente du Jet (plages de couleurs). Les autres modèles suivent, à quelques naunces près (intensités et/ou placements).
Ce type de configuration, qui perdurerait une bonne partie de la journée de vendredi sur notre nord-ouest, est propice à de violents orages et de violentes rafales descendantes.
La CAPE ne serait pas élevée mais le contexte très dynamique et le profil humide sont suffisants pour générer une convection profonde très active avec des cisaillements modérés mais faible pour une évolution supercellulaire. Des chutes de grêles sont probables.
Profil vertical issu d'IFS ENS au sud du Morbihan :
La coupe depuis le large au sud-ouest de Belle-Île jusqu'à la frontière entre le Morbihan et les Côtes d'Armor par le modèle de Météo-France, AROME, de la theta'e montre l'instabilité produite par l'advection chaude et humide :
et, selon le même axe, les possibilités de violentes rafales descendantes via la divergence (valeurs positives) en surface :
La présence d'une faible CIN proche du sol limiterait la dispersion de la CAPE. Dans la nuit de vendredi à samedi, en parallèle de la déstabilisation de la masse d'air dans l'intérieur du pays, des forts noyaux de divergence de hautes altitudes s'active du Massif central vers les frontières allemandes, toujours dans un contexte diffluent et associées à des advections humides en basses couches. Les orages pourront là aussi être forts à violents avec de fortes rafales.
Mêmes paramètres que précédemment avec ICON, cette fois par GFS pour le milieu de la nuit :
L'instabilité potentielle maintient des valeurs élevées, autour de 2000 J/kg voire 2500 J/kg (CAPE) du Massif central à la Bourgogne, au Centre et jusqu'à la Champagne et le sud de l'Île de France, associée à une langue fortement humide (Theta'w). En haute altitude (250 hPa), le profil est fortement divergent avec diffluence tandis qu'en très basses couches (950hPa) des convergences s'organiseraient entre un flux de sud méditerranéen remontant la vallée du Rhône et le flux d'ouest piloté par la dépression sur la Manche. Ces paramètres peuvent s'illustrer avec le WRF à 5 km de résolution calculé par Keraunos pour samedi à 2h du matin, heures françaises :
L'ensemble européen IFS ENS modélise en scénario maximal à mailles larges (0.2°) des pécipitations 20h-8h jusqu'à une cinquantaine de mm, augurant localement des maxima possibles supérieurs. Le contenu en eau disponible dans l'atmosphère est en effet très important entre 40 et 50 mm !
Samedi, l'instabilité reprendra rapidement sur le nord-ouest avec une configuration favorable aux développements d'averses orageuses. L'après-midi, l'humidité sera encore fortement présente sur l'est jusqu'au Massif central, gagnant les régions jusqu'à l'Alsace et les Alpes du nord. Du sud-ouest au Centre, une accalmie relative apporterait des éclaircies.
Dimanche, la GF s'évacue lentement vers la mer du Nord laissant la place sur la moitié nord à un ciel de traîne.
Des orages forts à violents sont attendus de la Bretagne jusqu'à la Vendée, surtout du Finistère au Morbihan au moins dans un premier temps. Ces orages s'accompagneront de très fortes pluies, d'une forte activité électrique et de puissants phénomènes venteux. Trois départements bretons, le Finistère, le Morbihan et les Côtes d'Armor, sont déjà placés en vigilance orange « orages ».
Le reste du pays reste au sec, avec quelques averses possibles en journée de la Normandie au Centre, avec une ligne de convergence probable.
Ces orages remonteraient vers la Normandie, l'ïle de France puis les Hauts de France en faiblissant.
Dans le même temps, des puissants orages se développeront sur le Massif central avant de gagner la Bourgogne, le Centre, une partie de Rhône-Alpes, de la Champagne, le sud de la Lorraine. Ils s'accompagneraient de précipitations intenses tout en étant relativement peu mobiles apportant d'importants cumuls et des risques d'inondations sur des régions déjà impactées par les pluies des dernières semaines. Ici encore, l'activité électrique est prévue forte et les rafales balaieront la pluie.
Les averses localement orageuses et fortement pluvieuses occuperont la plupart des régions du nord-ouest. Les orages seront encore forts sur les mêmes secteurs du Massif central au nord des Alpes, l'Alsace et les Ardennes, voire les Hauts de France.
La situation se calme peu à peu mais des averses localement orageuses traverseront le nord du pays, localement des orages modérés à forts ponctueront les régions au nord de la Seine.
Sur l'ensemble de cet épisode, des cumuls de 100 mm sont localement envisageables principalement vers la Bourgogne, le sud du Centre, le sud de la Lorraine mais des cumuls importants sont possibles ailleurs sur la moitié nord. Ils s'ajouteront aux cumuls précédents récents. Le risque d'inondations est à surveiller.
Si l'évolution de la situation le demande, ce bulletin sera actualisé demain en fin de journée.
Les bulletins spéciaux sont strictement informatifs, et ne se substituent en aucun cas aux vigilances météorologiques de Météo-France que
nous vous invitons à consulter (chaque mise à jour de la carte de vigilance est signalée dans le suivi en temps réel).
De fait, l'émission des bulletins spéciaux est indépendante des niveaux de vigilance retenus par Météo-France.
Les bulletins spéciaux ne doivent pas être utilisés pour la protection des biens et des personnes.
Ils sont rédigés selon la disponibilité des responsables d'Infoclimat, et ne peuvent ainsi pas être systématiquement assurés.
Merci de votre compréhension.