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Le réel ne se plie jamais à nos représentations, à nos espoirs, à nos catégories et nos certitudes. Aujourd'hui ne fera pas exception. Le printemps n'existe que dans la vaste configuration astronomique qui détermine la position du jour et de la nuit dans une curieuse égalité planétaire : équinoxe. Pour le reste, le printemps travaille en sourdine, de manière subreptice là où personne ne l'attend, dans le mouvement et la langueur de la sève, dans l'altitude insolente de l'astre majeur, incapable de réchauffer une atmosphère soumise aux influences polaires. Le printemps n'est jamais le temps des commencements car rien ne commence jamais. La source vive est partout présente, dans ces nimbes éparses voilant la cime dressée des Gabizos, dans ces prairies vertes défiant les frimas de l'hiver, dans le regard éberlué du météorophile saisi par la beauté de ce monde qui ne fait que passer comme l'hiver, comme toutes les saisons éternellement confondues.