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Il est des solitudes rares et précieuses. J'ai marché seul, dans la neige tantôt molle tantôt dure de l'hiver qui vient toujours. J'ai croisé le pas de l'isard et plus loin, l'animal a soufflé à mon approche pour tester mon attitude à son égard. J'estime ces animaux capables d'endurer ce qu'aucun homme ne pourrait seulement envisager. Je salue sa persévérance, sa sauvage intelligence, son aisance athlétique.
Tout en marchant, mes pensées se désagrègent et seule la figure tutélaire de l'Ossau s'impose à moi dans ce ciel d'un bleu sans partage. Ici, la méditation se fait sagesse, une sagesse de la pauvreté dans l'immensité prolifique du Tout de la réalité. Prendre la mesure des choses et respirer, sentir sa propre précarité, son insignifiance même et, sur ces crêtes désertées, sourire à la joie qui passe !
A gauche au fond, le pic des Moines, à gauche de l'Ossau : le Peyreget, à droite de l'image : le Lurien (2826 m).