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L'été gagne du terrain, jour après jour, pour nous rappeler au mouvement planétaire silencieux comme l'est le réel. Tout change toujours ("Panta rei" disait Héraclite), tout ce qui est essentiel, tout ce qui est important passe et nous ne le voyons pas car la conscience nous endort dans ses habitudes et les conditionnements qui font notre affairement.
Puis, un matin, comme un éveil soudain, un décalage nous frappe, nous étonne, nous saisit et nous rappelle que nous sommes tous pris dans le temps et l'inlassable écoulement du sablier. C'est que nous mêmes nous changeons, imperceptiblement travaillés à notre insu par de silencieuses transformations.
La neige fond, le printemps s'est installé et le végétal clame sa volonté. Tout recommence comme si le mouvement incessant de la nature était au service d'une seule et même dynamique. Curieux paradoxe d'une "nature qui aime à se cacher", à se jouer de nous, mêlant sans vergogne la nouveauté incessante au sentiment de la répétition : retour du printemps, de ses martinets volages, de ses bourdonnements d'insectes, de ses bourgeonnements de nébulons sur les crêtes. Tout change et rien ne change vraiment!
"Eadem sunt omnia semper sed aliter" écrivait Schopenhaueur. "Les choses sont toujours les mêmes, mais autrement."
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