« Retour à la liste des photographies
Le solstice annonce la révolution astronomique, le renversement, l'inversion de la hiérarchie entre nuit et jour. Peut-être faut-il voir dans cet indicateur planétaire la signe possible d'une révolution intérieure, celle qui nous pousserait à davantage de sagesse contemplative devant le caractère saisonnier et passager de toute chose.
Loin de toute logique de destruction irrésistiblement liée à l'acte imbécile de consommation boulimique, il est une croissance infinie et durable, celle de l'intelligence du voir, de la saisie qualitative des intensités esthétiques dont nous sommes les témoins. D'où procède cette intuition de la beauté de la nature sinon dans la découverte que "nous ne sommes pas un empire dans un empire" (Spinoza), que nous sommes des parties provisoires de ce grand tout qui nous détermine dans le jeu infini des combinaisons nouvelles ?
La beauté n'est-elle pas cette stupéfaction devant une image réconciliatrice, révélant la fécondité du désordre capable de créer une harmonie, un ordre esthétique précaire et magnifié au milieu de l'universel chaos (dont nous sommes aussi porteurs) ?
La chaîne des Pyrénées surgit, implacable et féroce dans sa candeur rocheuse comme une énigme que le photographe et météorophile tente de saisir mais qu'aucune image ne résout véritablement.
D'autres déroutes vagabondes sur : http://clinamen.canalblog.com/