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Je parviens au col. Le vent souffle avec une vigueur peu commune. Pourtant, Météo-france n'a pas placé le 64 en vigilance. Seules les crêtes frontières sont censées subir un vent violent à 40 km de là. Ici, c'est franchement l'enfer ! Impossible de passer : à 500 mètres vers le Bénou, une trentaine d'arbres barrent la route. Je prends une photo et decide de faire très vite demi-tour pour rejoindre la route d'Oloron. Après un km, un sapin vient de tomber sur la départementale et bloque la descente. Je suis coincé sous le col sans pouvoir ni descendre vers Ossau, ni vers Aspe. Tout craque autour de moi ! La forêt gronde d'une menace imminente! Je fais au plus vite une marche arrière et tente de retourner au col avant qu'il soit trop tard. Je parviens de justesse à Marie-Blanque : un énorme hêtre s'échoue sur la route après une rafale monumentale. Deux minutes plus tôt, j'étais écrasé dans la voiture !
Il me reste à envisager la nuit et à attendre d'improbables secours.
Fort heureusement, je serai invité par les 3 seuls humains demeurant non loin du col malgré la tempête, propriétaires d'un étonnant camping-bus. La puissance d'Eole est telle qu'elle semble en mesure de renverser le bus (19 T) qui tangue comme un bateau. Pour un peu, nous aurions le mal de mer !
Voilà une nuit qui promet d'être agitée !