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L'automne, d'une étrange brièveté, s'achève brutalement avec la précoce disparition des feuilles. Quelques arbres aux couleurs rauques subsistent encore donnant à cette perspective une intensité mélancolique.
"Je ne peins pas l'être, je peins le passage" écrivait Montaigne. Tous, nous passons comme ces arbres, ces feuilles au vent, ces nuages impermanents et même ces montagnes si dérisoires devant la temporalité cosmique.
Faire en sorte que le passage soit esthétique, qu'il se fasse oeuvre, dessin, photographie, qu'il témoigne de la beauté des choses sans raison. Voilà une belle raison de vivre en amoureux des cimes, des météores capricieux, des nimbes folâtres et espiègles, en somme, en amant de la grande Nature et de la vie qui passe toujours et, tout en passant, se renouvelle indéfiniment!
Vue sur l'Estibète- Granquet (1880 m)