En 2019, l'évolution de la banquise s'est montré plutôt classique tout au long de l'année dans la région du Svalbard. Et l'hiver qui s'en est suivi s'est lui révélé assez marqué, surtout dans sa seconde partie.
On avait donc tous les ingrédients pour voir arriver cet été de façon relativement sereine. C'était sans compter avec une situation synoptique trop souvent restée favorable à des températures anormalement élevées sur l'ensemble de la zone arctique (cf l'actu météo du 29 juillet). Les épisodes que l'on peut qualifier de caniculaire pour la région ayant porté le coup de grâce à une banquise qui, se faisant de moins en moins épaisse au fil des années, est donc devenue très vulnérable.
Jamais à ce statde de l'année le niveau de la banquise n'avait été aussi réduit dans cette région polaire au point que la lisière des glaces se situe maintenant à plus de 200 km au nord des côtes de l'archipel selon les services météo norvégiens
Toujours à propos du retrait de la banquise et des glaciers, il y a quelques jours, l'université de l'Ohio a également publiée dans la revue Communications Earth and Environment (août 2020) une étude qui estime que la calotte glacaire groenlandaise aurait atteint un point de non retour. En d'autres mots, les cumuls de neige à venir ne suffiraient plus à contrebalancer la fonte de plus en plus rapide et importante de ladite calotte. Même si cette étude est quelque peu tempérée par d'autres scientifiques qui se montrent moins radicaux, dans cette région du monde qui se réchauffe bien plus rapidement que partout ailleurs, la fonte des glaciers et de la banquise est une préoccupation majeure pour l'équilibre climatique mondial. En effet, elle n'est pas seulement un symptôme du changement climatique! C'est aussi un facteur du réchauffement climatique car la diminution de la surface englacée à fort pouvoir de réverbération de l'énergie solaire est remplacée par l'océan qui lui a un énorme pouvoir d'absorption de cette énergie. Résultat, d'hiver en hiver, le retour de la glaciation se fait de plus en plus tard, la banquise n'a plus le temps de s'épaissir comme avant et d'année en année elle devient de plus en plus fragile et donc plus vulnérable.